« Ernest Cole, photographe » : un film de Raoul Peck sur l’engagement d’un homme contre l’apartheid

Le cinéaste et réalisateur franco-haïtien Raoul Peck vient de présenter son dernier biopic intitulé « Ernest Cole, photographe ». Ce long-métrage documentaire de 1h46 retrace le parcours et l’engagement du photographe sud-africain Ernest Cole contre l’apartheid.

Alors qu’il était l’invité du podcast Les Midis de Culture sur France Culture, le 17 décembre, Raoul Peck, ancien ministre de la Culture en Haïti, a annoncé la sortie en salle de son film le 25 décembre en France. Lors de cette émission, il a reconnu son parti pris en faveur des causes des minorités et a déclaré : « Il est hors de question d’être neutre, et puis de toute ma vie je n’ai pas eu le choix d’être neutre. »

Le récit d’un photographe engagé

Ernest Cole, photographe sud-africain, fut le premier à exposer au monde entier les horreurs de l’apartheid. Son livre House of Bondage, publié en 1967 alors qu’il n’avait que 27 ans, l’a conduit à l’exil à New York et en Europe pour le reste de sa vie, sans jamais retrouver ses repères. Raoul Peck raconte ses errances, ses tourments d’artiste et sa colère face au silence ou à la complicité du monde occidental devant les horreurs du régime de l’apartheid. Il met aussi en lumière la découverte, en 2017, de 60 000 négatifs de son travail, cachés dans un coffre d’une banque suédoise. A travers ces photos, Cole retrace les jours les plus sombres de l’apartheid en Afrique du Sud et de la ségrégation raciale aux États-Unis.

« Mon premier souvenir de lui date de mes 17 ans, à Berlin, alors que j’y étudiais. Berlin était une ville très politisée à cette époque, et mes aînés utilisaient des photos de Cole comme outil de lutte pour la libération de pays comme l’Afrique du Sud ou même Haïti », s’est remémoré le réalisateur de I am not your NEGRO.